[Compagnie de danse Kilina Cremona - Roger Méguin]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP02338 008
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
historique Absente de la Biennale de la Danse de 1990, très lucide sur les instances culturelles lyonnaises et leurs satellites à paillettes, la chorégraphe Kilina Cremona se débat depuis de nombreuses années. Non pas sur le point de la "reconnaissance", mais sur le sujet des conditions de survie élémentaire pour une compagnie fêtée de Dunkerque à Zagreb en passant par Barcelone, mais tenue à l'écart du Landernau chorégraphique régional. Mieux vaut tard que jamais, c'est avec "Symphonie solitude", pièce créée en 1988 et remodelée pour huit danseurs (dont deux Catalans) et réduite à trente minutes, que cette anti-mondaine patentée vient de recueillir le Grand Prix en catégorie composition chorégraphique des XXe Rencontres chorégraphiques de Bagnolet qui se sont déroulées du 5 au 13 juin 1990 à la Maison de la culture de Bobigny. Avec, au passage, une mention spéciale du jury présidé par le maître américain Merce Cunningham, pour la création musicale originale signée du Strasbourgeois René Bastian. Un prix qui place la France en tête des dix nations présentes sur ce concours (les Français Hélèna Fattoumi et Frir Lamoureux s'alignant au premier rang de la catégorie "première oeuvre"), aux côtés de la Grande-Bretagne, couronnée via la chorégraphe Aletta Collins et sa compagnie de danseurs Noirs Phoenix Dance. Partie d'une commande de vidéo du Centre Culturel de Montbéliard, "Symphonie solitude" résulte de huit mois passés par la chorégraphe dans les ateliers de Peugeot 405 en pleine mutation robotique, aboutissant à un film et, plus largement, à la question de la place de l'homme dans la société moderne : références aux racines ethniques, début de l'éducation, intégration à la société. Vendredi 7 juin, la salle réagissait positivement à cette Symphonie tronquée, tronquée et présentée sans filage. Couronnement ou anecdote : "Ce n'est pas un gadget, disons que l'on reconnaît nationalement un travail qui dure depuis des années, ce qui va aider à trouver peut-être des contrats. Disons que cela ouvre un peu plus grand le circuit. Le prix est du papier, mais consiste à trouver des contrats, en l'occurrence 100.000 francs, en échanges avec la Suède." Dans les semaines et les mois qui viennent, la chorégraphe va prendre l'air dû large, les 27 et 26 octobre, à Paris, en ouverture du Théâtre Contemporain de la Danse, avec sa dernière pièce "Nuvol Blanc". Avant cela, la compagnie prend le train pour la Hongrie et la Yougoslavie, à Budapest les 20 et 21 juin et Zagreb le 23 pour la première fois, où Kilina Cremona présidera à des masterclasses et présentera "Symphonie solitude", en version intégrale d'une heure six. No comment ferme et définitif lorsque Kilina Cremona est interrogée sur l'état des lieux de la danse et de l'art à Lyon, un point de vue qui rejoint celui du peintre lyonnais Patrice Giorda (voir Lyon Figaro, 14 juin 1990). En conclusion, on peut s'interroger longtemps sur l'absence de Kilina Cremona dans la prochaine programmation de la Biennale de la danse, axée sur la danse contemporaine américaine. Rejet d'une des pionnières françaises formée pendant douze ans auprès des plus grands maîtres des Etats-Unis, dont cinq à New York en tant qu'enseignante dans l'école de Merce Cunningham. Source : "Kilina Cremona : la dissidanse" / Pascaline Dussurget in Lyon Figaro, 6 juin 1990.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 44 négatifs.

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